lundi 14 décembre 2009

Slow Food ou la philosophie de l'escargot

Méconnu de bien des gens, le mouvement Slow Food, fondé en Italie en 1986, est pourtant très répandu à travers le monde. L’actuel président, Carlo Petrini s’inquiétait de voir les gens délaisser peu à peu les trattorias du coin pour manger rapidement un repas produit en série dans les grandes chaines de restauration rapide. Il a donc fondé le mouvement Slow Food.
Slow Food est une philosophie de vie qui s’oppose au fast food. Elle encourage les gens à vivre plus lentement, à prendre le temps, non seulement de bien manger, mais aussi de bien goûter les aliments. Slow Food se lance à la défense du goût, s’oppose à l’uniformisation du goût des aliments, causée par la mondialisation et vante les mérites d’une alimentation « vraie », c’est-à-dire dépourvue de colorants, de saveurs artificielles et bien entendu, d’OGM. Le mouvement souhaite aussi sensibiliser les gens à savoir d’où viennent leurs aliments et comment ils ont été produits. Certains croient à tort que Slow Food est synonyme de bio. Pas nécessairement. Slow Food invite les gens à manger « local » autant que possible. Cela consiste à manger des aliments produits le plus près possible de nous et à encourager principalement les petits producteurs artisanaux, qui souvent, souffrent de la concurrence des grandes chaînes.

Depuis maintenant plus de vingt ans, le mouvement est devenu un phénonème international. À travers le monde, plusieurs convivia (pour convivialité) ont été formés. Aujourd’hui, 100 000 membres sont réunis dans 1000 convivia. Ces « cellules » deviennent donc les représentants de leur région. Le convivium du Québec a été fondé à Montréal par Paul Caccia, en février 2001. Le mouvement a continué de s’implanter au Québec, et compte maintenant plusieurs convivia, dont ceux de l’Abitibi-Témiscamingue, de Charlevoix et de la Côte-de-Beaupré. Le nom a donc été changé pour Slow Food Montréal.

À Montréal, des soupers et des rencontres sont organisés durant l’année afin de faire découvrir à ses membres les artisans du Québec. Les participants ont donc la chance de découvrir des producteurs de fromages, de charcuterie artisanale, de volaille, de porc, de légumes, etc. Faire découvrir les producteurs d’ici et d’ailleurs, expliquer l’origine des aliments et leur contexte sociohistorique ne sont quelques-uns des objectifs que s’est lancé Slow Food Québec.
Si le but premier est de faire découvrir les aliments locaux autant que possible, certains ateliers sont consacrés à la cuisine d’ailleurs.

Donc, le mouvement Slow Food continue de s’étendre à travers le monde. Si enrayer les fast food est certainement impossible, il est encourageant de voir que de plus en plus de gens s’intéressent au mouvement et les convivia continuent de se multiplier, tout comme les objectifs et la mission de Slow Food évoluent.

J'ai rencontré Bobby Grégoire, jeune membre de Slow Food qui a faire l'expérience d'être locavore pendant un peu plus de mois. Il explique en quoi est-ce que cela consiste.





J'ai aussi rencontré Françoise Kayler qui m'a expliqué la philosophie Slow Food un peu plus en profondeur. Elle parle des coûts du fast-food qui est peut-être plus dispendieux que l'on pense, des livres de cuisine qui n'incitent pas tant que ça à cuisiner et des jeunes qui devraient s'impliquer plus si on veut que le mouvement survive. Qu'attendons-nous?

10 commentaires:

  1. Ya t-il d'autres organisme que slow food qui élabore des idées pour manger mieu? Parce qu'elle affirme que ce mouvement va s'eteindre avec leur mort.. c'est un peu inquiétant.

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  2. Salut Camille! J’aime beaucoup ton sujet, il est très actuel. J’ai été surprise que Madame Kayler mentionne que présentement les gens ne mangent pas trois vrais repas par jour! C’est plutôt inquiétant de voir à quel point le rythme de notre société affecte nos vies si concrètement. Dans ton vidéo, tu ne fait pas seulement que présenter le problème, mais tu y trouve une solution accessible à tous. Le fast food nous envahie et il est très simple de s’en procurer, on semble constamment pris dans un cercle vicieux. Les plats congelé est un autre grand problème très actuel dans le domaine de la nourriture. Le principe est pratiquement le même, mais il est d’autant fois plus attirant puisque ces plats congelés semblent plus «santé» et ils sont présentés pratiquement comme des plats sophistiqués. Par contre, ces plats ne contiennent pas du tout les valeurs nutritives que l’on peut retrouver dans un vrai repas maison. Bref, j’ai bien aimé ton sujet et ton vidéo me donne vraiment envie d’ouvrir un livre de recette et de cuisiner, en plus c’est tellement meilleur quand on le fait nous même, avec amour (comme dirait nos mères :P)!

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  3. Super intéressant comme sujet Camille! Les gens ne prennent plus seulement le temps de manger, mais ils ne prennent plus le temps de vivre... C'est triste de voir cela. Tout le monde est toujours pressé ou stressé. Moi, je dis que l'on devrait imiter nos voisins en Orient, nous devrions tous pratiquer le Slow Life!

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  4. @ Catherine: Honnêtement, je ne sais pas vraiment. Je sais que c'est vraiment inquiétant ce qu'elle dit, surtout que le convivium de Montréal ne fait plus grand chose. Oui, ils n'ont pas d'argent, mais quand même, aller dans les écoles et parler aux jeunes de ce problème, et ils vont trouver des intéressés c'est clair. C'est sur que dit de cette façon, c'est plus ou moins accrocheur, mais il faut donner des chiffres aux élèves. Il faut qu'ils voient le film Super Size Me. Je sais que ça ne nous coûte pas cher manger au McDo et que c'est moins compliqué, mais quand même. C'est certain qu'il va falloir faire quelque chose. Je n'ai pas terminé mon topo sur une note d'espoir et c'était voulu. Je voulais que ça accroche les gens de dire "ouais... c'est pas mal pessimiste" et je vois que ça a fontionné.

    @ Florence: Merci! :) Oui, tu as raison concernant les plats congelés. Je n'y avais pas pensé, mais effectivement, combien de personnes en consomment? En plus, ce qui est mauvaiz avec ça, c'est surtout la quantité de sel ingérée quand on mange un plat congelé.
    Oui, ça donne le goût de cuisiner, même si quand on arrive chez nous, on n'a pas le goût. En plus, il y a de plus en plus de livres de cuisine qui sont faits pour les jeunes de notre âge. Ils expliquent vraiment bien tout ce qu'on peut se poser comme question, même si c'est de base (comment on fait cuire des carottes? Du riz?Combien de temps on peut garder de la viande au frigo? Des oeufs? De la mayonnaise? etc) et propose souvent des repas qui ne sont pas compliqués à faire et peu coûteux (parce que c'est cher vivre en appartement :)) et qui sont super intéressants. Si tu as le temps une fin de semaine, tu fais une sauce à spaghetti. Ça prend une heure à faire, ça uit plusieurs heures et après, tu as juste à faire cuire des pâtes pour te faire un souper. C'est vraiment pas compliqué. Il faut juste s'organiser. Je te donne les titres de mes livres coups de coeur, si ça t'intéresse.
    - Nouveaux en cuisine, s'équiper et s'organiser, de Marie Breton
    - La croûte cassée, de Mariève Desjardins (vraiment drôle et original)
    - Simple et chic, Louis-François Marcotte (ce sont des repas parfois un peu plus élaborés, mais simples à faire. Ce n'est pas fait spécifiquement pour les jeunes, contrairement aux autres, mais moi je cuisine presque juste avec lui.)

    @ Francis: Oui, je pense que tu as raison. La société n'est plus comme ça. Par exemple, j'ai 19 heures de cours. Si je cherche un emploi et je dis que je veux travailler seulement un jour de fin de semaine et deux soirs, admettons (c'est ce que je fais, et je suis chanceuse, mais je travaille dans la boutique d'une personne que je connais), parce que je veux avoir le temps de faire mes travaux et de prendre un peu de temps pour moi, automatiquement, je vais me faire traîter de paresseuse, parce que le dimanche, j'aime mieux regarder des films chez moi plutôt que de travailler. Essaye de dire ça dans une entrevue. Ça ne passera jamais. Peut-être que dans 20 ans, la société aura changée, parce que nous serons les employeurs ou du moins, les travailleurs "principaux" si tu veux... Mais aujourd'hui, vivre comme au Tibet, ici à Montréal? Pff... On a pas le temps. On dine vite vite en travaillant, en finissant un travail sur le coin d'une table et c'est le contraire de Slow food.

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  5. CAMILLE!!! J'aime beaucoup le sujet que tu as choisi. Je n'avais jamais vraiment entendu parler du Slow Food ou meme du Slow Life. J'aime vraiment comment tu as apporté ton sujet et l'entrevue avec la madame dans ton vidéo est très intéressante. Celle avec le monsieur Locavore aussi d'ailleurs. Par contre, tes niveaux sonores sont parfois mal ajuster lors de ta narration ou de tes questions. En général, j'ai beaucoup aimé. Félicitations!!

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  6. @ Pri: Je sais j'ai eu de la misère avec le micro dans l'entrevue du gars, pis c'était vraiment wierd sur Audition pour les modifier :P

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  7. J'ai trouvé que ton reportage était très intéressant. Le plus gros problème, c'est qu'en Amérique de nord on a un rythme de vie très rapide (d'où le fast-food), on court dans tout les sens. Il s'agit de faire un certain effort pour cuisiner à la maison et pratiquer le slow-food. Dans certains pays d'Europe ou d'Amérique latine, il est plus facile d'avoir cette discipline, puisqu'ils ont une pause de deux heures en après-midi. Peut-être, que ça rendrait les gens plus zen, qui sait?

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  8. Par rapport au Slow Life, j'ai vu une émission là-dessus l'année dernière (ok, c'était mon oncle qui l'animait... :P). Ils comparaient le rythme de vie des New-Yorkais, des Québécois et des Finlandais.
    À New-York, les gens font des semaines de fous. Ils prennent 2 semaines de vacances par année et encore, ils partent avec portables et cellulaires pour qu'oon puisse les rejoindre en tout temps. Ça les rend irremplaçable d'une certaine façon. C'est le travail qui est reconnu.
    Ici, on fait des bonnes semaines, mais c'est correct. On ne prend pas tant de vacances, mais quand on part, on part pour vrai. Et on fait des longues journées plus ou moins remplies.
    En Finlande, les gens travaillent entre 9hrs et 16hrs. À 16h05, il n'y a plus un chat dans les bureaux. Ils mettent la priorité sur la famille. Par contre, ils prennent 30-45 minutes pour diner et ne passent pas leur temps en pause, ne racontent pas leur fin de semaine quand ils croisent quelqu'un en allant chercher un café et ne vont pas consulter leurs courriels à toutes les 14 secondes comme nous faisons ici. Ils prennent plus de vacances et des vraies.
    Donc, c'est sur que même s'il y a des fast-food partout, les gens en consomment beaucoup plus en Amérique où nous avons un rythme plus actif, comme tu disais, Judith. Il faudrai faire comme en Finlande. Ça semble tellement être parfait la Norvège, la Finlande et la Suède...

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  9. Si j'deviens slow foodeur, est-ce que je vais devenir vieux comme ça? :S

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